Ce petit chemin

Bientôt un an que je n’ai pas posté d’article sur ce blog.

(J’ai continué à m’exprimer autrement et ailleurs, principalement sur Instagram où quasiment personne ne lit les textes cachés sous les photos. De ce fait, ça me semble le bon endroit pour livrer des réflexions un peu personnelles.)

Un an depuis que j’ai changé d’atelier et créé mon site de vente en ligne.

Un an de masques, de peurs, de couvre-feux, de retrouvailles, d’éloignement, d’hésitations, d’adaptations, de lâcher-prise, de pas de côté, de pas chassés, de sauts de chat. 

Un an à avancer comme j’ai pu. Comme tout le monde.

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Apprentissages

Et hop le 21 aout.011

Pendant ma formation en menuiserie et ébénisterie, j’ai découvert (ou redécouvert car ça m’était probablement déjà arrivé) le plaisir d’apprendre.

Cette sensation étrange qui commence par une simple envie, se poursuit par un flot puissant d’incompréhensions, d’hésitations, d’erreurs, ponctué de quelques petites victoires et qui, avec un peu de chance et de persévérance, aboutit à une certaine dose de satisfaction. Voire une joie intense, surtout s’il s’agit de faire quelque chose de ses mains, ce qui permet de matérialiser le chemin parcouru. Lire la suite

Déconfiture, déconfinement, des confidences

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Le Larousse illustré de 1931 de ma grand-mère, mon livre de chevet de confinée

Le 27 février, je publiais ici un article exposant mon état d’esprit quelque peu englué, débordé, empêtré. Assaillie de questions entrepreneuriales existentielles qui avaient plutôt tendance à me plonger dans la procrastination, je devais faire un plan de trésorerie, des projections financières et trouver comment faire des bénéfices pour cette deuxième année d’exercice.

HA HA Lire la suite

Le champ des possibles

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L’atelier à la tombée du jour

Ca vient comme un flash.
Une question parfois ou juste une constatation. Un étonnement, toujours.

Quand j’ouvre les yeux sans réveil le matin et que j’entends les mouettes.
Quand je conduis en campagne, le coffre plein de bois.
Quand je sors de l’atelier pour éliminer la poussière incrustée dans mes vêtements à la tombée de la nuit et que je regarde le soleil caresser de ses derniers rayons le dos des vaches voisines (enfin ça, c’était cet été).
Quand je marche au bord de la mer.

On peut donc vivre comme ça ?
Je l’ai vraiment fait.
Vais-je pouvoir continuer ?
C’est ça ma vie.
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Imparfait du subjectif

 

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Ma nouvelle signature imparfaite née d’une parfaite erreur.

J’ai passé une grande partie de ma vie à vouloir tout anticiper, maîtriser, régler. Prévoir chaque détail pour que tout soit parfait.
Bref, à être perfectionniste.
C’est le défaut que je citais en entretien d’embauche puisqu’il est acceptable en entreprise : un trait de personnalité qui permet d’être hyper organisé, carré, fiable.
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Coût de bol

Il y a maintenant quelques années, mon ami Fabien s’est reconverti dans la céramique. Lorsqu’il a organisé sa première vente, j’ai décidé d’y aller pour le soutenir en lui achetant quelque chose.
Quand je suis arrivée, j’ai été un peu gênée car tout me semblait terriblement cher.
Je gagnais bien ma vie alors, le problème n’était pas là mais dans mon système de valeur. Pour moi, une tasse ne coûtait que quelques euros. Mais je ne voulais pas partir les mains vides et puis tout était joli.
J’ai acheté un bol à 35 euros.


J’ai encore pris mon café dedans ce matin et je l’aime toujours autant.

Cette gêne, cet effarement, je les sens dans mon entourage depuis que j’ai entamé ma propre reconversion. Lire la suite

Joyeux jour

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La vue à l’arrière de l’atelier. Là bas, c’est la vraie campagne.

Les parisiens – comme les habitants d’autres grandes métropoles polluées – connaissent tous cette sensation quand ils entrent dans un grand parc ou qu’ils osent s’aventurer assez loin du périphérique pour croiser un jardin ou une forêt : un choc olfactif, quelque chose qui s’ouvre dans la cage thoracique. L’odeur de la nature. Lire la suite

2019 : Go West !

Mon nouvel hymne :)

Je ne suis portée ni sur les festivités de fin d’année ni sur les bonnes résolutions qui suivent.
Je termine fréquemment l’année seule en Bretagne, au lit avec un bouquin et une bouillotte. Car c’est une occasion de faire le point et c’est une activité que je pratique volontiers seule.

Mais aujourd’hui je n’y suis pas.
Je suis chez moi à mon bureau. Je relis des notes, des lettres que je n’ai pas envoyées, des nouvelles que je n’ai pas terminées, des articles que je n’ai pas publiés.
En filigrane, je lis le temps qui passe, le chemin que je trace, les obstacles surmontés, les cicatrices du passé et la joie d’avancer.

Et je réalise que j’ai abandonné ce blog pendant presque six mois.
Je pourrais prétendre que je ne les ai pas vu passer mais c’est faux. Je les ai regardés passer. Je les ai observés.
J’avais des décisions à prendre, des choix à faire, mais la peur me paralysait, m’empêchait d’avancer.

Depuis que j’ai entamé ma reconversion professionnelle, régulièrement, les gens louent mon courage. Jusqu’à il y a peu, je ne me reconnaissais pas dans ce mot. Je ne me sentais pas courageuse. Au mieux inconsciente, au pire complètement dingue.
Et puis j’ai compris : le courage ce n’est pas l’absence de peur, c’est justement avancer malgré la peur. Avancer sans savoir exactement où on va mais y aller quand même, accepter de devoir s’adapter à ce qui se présentera.

Voilà comment je suis devenue courageuse.

Voilà comment j’ai décidé de m’installer en Bretagne.

J’ai trouvé un atelier, un appartement. Je pars dans un peu plus d’un mois.
Advienne que pourra, j’ai besoin d’air.

Que sera, sera.
(Doris Day featuring Village people… )

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CAP²

En octobre dernier, alors que j’étais en train de réaliser mes tables de nuit chéries à la vitesse d’un escargot ayant le vent en pleine tête, mon maître du bois (call him « Super Gégé ») lance à la cantonade : bon alors, qui s’inscrit pour le CAP d’ébéniste ?
Je lève à peine un sourcil mais il s’approche de ses ex-élèves qui louent un établi dans l’école pour avoir le plaisir de rester un peu auprès de lui et dont je fais partie.
Et étant donné que ça ne coûte rien, que c’est au mois de juin, que d’ici là, Dieu seul sait où nous serons, nous décidons finalement tous de nous inscrire. Lire la suite