Le champ des possibles

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L’atelier à la tombée du jour

Ca vient comme un flash.
Une question parfois ou juste une constatation. Un étonnement, toujours.

Quand j’ouvre les yeux sans réveil le matin et que j’entends les mouettes.
Quand je conduis en campagne, le coffre plein de bois.
Quand je sors de l’atelier pour éliminer la poussière incrustée dans mes vêtements à la tombée de la nuit et que je regarde le soleil caresser de ses derniers rayons le dos des vaches voisines (enfin ça, c’était cet été).
Quand je marche au bord de la mer.

On peut donc vivre comme ça ?
Je l’ai vraiment fait.
Vais-je pouvoir continuer ?
C’est ça ma vie.

Voilà 9 mois maintenant que je suis devenue bretonne et ébéniste à plein temps.
9 mois et je n’ai accouché de rien d’autre que ça : une autre vie est possible.
Loin des modèles que je connaissais, loin de ce que je pensais être la seule voie.
Plus proche de moi.

Certes, possible ne signifie pas que j’aie de quoi vivre, loin s’en faut à ce stade.
Mais en 9 mois, j’ai créé mon entreprise, aménagé mon atelier, noué des relations professionnelles, monté une boutique éphémère cet été, testé des nouvelles techniques, suivi des formations, montré mes créations, trouvé des premiers circuits de distribution et donc vendu un certain nombre de pièces.

Il y a tellement de choses à faire. C’est inimaginable et c’est bien mieux comme ça.
Bien sûr j’ai eu droit à un accompagnement à la création d’entreprise. Il fallait étudier la concurrence, faire une étude de marché, tester son offre et ne se lancer que si c’était viable.
Mais la question n’était pas là pour moi. Sur le papier, ce n’est pas viable, c’est juste vital.
Le conseiller qui me suivait l’a compris et il a essayé de me donner le maximum de conseils utiles dans le peu de temps dont nous disposions.

Et puis je suis partie.
Pas sur un coup de tête, sur une envie de vivre un autre possible.

Construire cette nouvelle vie est une succession d’apprentissages, de surprises, de rencontres, de réflexions, d’embûches, de remises en question, d’encouragements, de joies, d’hésitations…
Je fais un pas chaque jour.

Et chaque pas m’aide à croire qu’une autre vie est possible. La mienne.
Au milieu d’autres gens qui construisent aussi la leur.
Les miens.

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